L’HALLALI
DE L’HIVER
Maintes
funèbres complaintes entonnent les hommes, et fort monotones,
Quand
les trompettes de l’Hiver font retentir l’hallali de l’Automne :
« A
gla gla ! Quel froid de canard sous le blanc feuillage des ti-tilleuls !
Qu’est-ce
qu’on s’les gèle ici ! Oh, ça ca-caille ferme ! Ah mes gla-aïeuls ! »
Pauvres visages pâles, enfournez donc du
charbon noir dans vos poêles !
Cuisinières et cuisiniers, réchauffez vos
dindes au marron givrées !
Par
ce temps-là, même les Peaux-Rouges se pèlent la plante des pieds,
Et
seuls quelques patineurs survoltés osent encore se mettre à poils.
Tiens !
La luge en bois lisse des Indiens Hopi-Hopas glisse sur la neige ;
Emportée
par son élan, elle décolle, lévite et survole tous les pièges :
« Hop-li !
hop-là ! Adieu bosses et verglas ! Tchao diverses
chausse-trappes ! »
Patati et patata. Langue trop bien
pendue penche, fourche et dérape ;
La
catastrophe, horrible, approche : « Ah la li ! Oh la
la ! » Quel embarras !
Les
corps s’agitent, les mains s’accrochent…
Bing !
Crac !
Aïe !
Badaboum
et
patatras !
Mais
les ennuis sont loin d’êt’ finis ; v’là soudain l’avalanche qui menace
Car
les cruelles cloches du Printemps précoce sonnent déjà le glas de la glace.
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