Jardin de la Félicité, quinzième arrondissement de Paris, par Jean-Luc Lavrille

                                        arbecedaire

c’est l’art c’est l’art gît ici élargi

sa tronche son tronc sonnet ses corps s’écorce corset

c’est l’art brr a froid à souhait  c’est l’art à bruit

 à buis fruité froissé

c’est l’art brut à buis sonné

buisson ruisseau

c’est l’arbrisseau      

l’art c’est l’art brr l’arbre a froid l’art à sous

et l’art brrr éternue

éther et nuées envolées enoiselées

sur ses rameaux ramées d’étourneaux

l’arbre se branche sur l’arbre sans branche

et sans racine s’enracine

c’est l’arbre à ouais soulés ou niés

l’arbre apparolé et palabré

agé  feuillu effeuillé ex folié

relié en ses nerfs pâte à bois

prisonnière aux abois

livrée en pâture

au papier

c’est l’arbre à cannes sucrées

la courroie du ciel et du sol

c’est le vert qui de la terre au cieux

sert d’essieu

le ver qui dans la pomme

ou le fruit dans le vers du poeme

lardé de latin du jardin

qui au vent n’a pas de mot

qui va et vient mauvais ou sans grumeaux

de ses bons gros mots

et qui tombe newton

à  tes  pieds

JEAN-LUC   LAVRILLE